dimanche 13 juin 2010

Le Dimanche...

...journée tranquille...

Le bonheur apporterait-il une potion magique avec lui qui vous ferait apprécier les dimanches ??? Je ne sais pas mais ce que je sais c'est que j'aime le Dimanche...

Je me prépare tranquillement et descend de mon appart situé en centre ville d'une ville proche de Nantes. J'y ai pris mes marques. Je descends faire un tour sur le marché, achète deux trois petites choses et remonte sur la place principale située à 50 mètres de mon petit appart tout mignon...

Là, je me pose à la terrasse d'un café, face au soleil et commande un allongé... C'est mon habitude à moi du dimanche matin. Ma chérie que j'aime habituellement m'accompagne mais pas ce matin. Elle a préfèré trainer dans notre appart et se préparer pour rendre visite à sa cops. Quant à ma fille, elle joue à l'ado et reste dans sa chambre en pyjama à lire.

Humm, je suis bien, vraiment bien. J'ai emprunté l'iPod de ma fille, j'écoute sa musique, m'imprègne de son univers. Ça écoute quoi une gamine de 13 ans ? Jason Raz, Nirvana, The Beattles, lilly Allen, Panic at the Disco... Elle est très Rock en Roll ma fille... Je lui ai offert son Ipod l'année dernière pour son anniversaire. Je lui ai fait graver, au dos : "Pour ma Miss Nirvana adorée. Papa"... C'est mignon quand j'y repense...

Ma fille, ma fille, ma fille... Mon sang, ma chair, la prunelle de mes yeux... Il faut avoir un enfant pour comprendre ces mots. Elle remplit ma vie. Je l'aime comme un fou. Elle est de plus en plus heureuse. Je la sens bien dans sa peau même si elle fait preuve d'une timidité importante. Elle se livre de plus en plus à moi. J'essaie de m'organiser de plus en plus en fonction d'elle. Même si ce n'est pas facile.

Nous avons vécu des moments difficiles. Elle a vécu des moments difficiles. Pourquoi est-ce que je repense à tout cela ? Pourquoi est-ce que je vous écris cela ? Je ne sais pas. Je suis à la terrasse de ce café et les larmes me montent aux yeux. Une émotion m'envahit à l'evocation de ces moments...lointains... mais encore tellement présents...

Un jour je suis passé devant l'hôpital pour enfants de Nantes. En moi-même, je me suis dit "Mon Dieu, pourvu que je n'ai jamais à entrer ici..."...
15 jours plus tard, je débarquais en urgence, ma fille dans les bras, elle avait 18 mois... Une maladie dont on ignorait l'existence s'était imiscée dans ce petit corps qui n'avait rien demandé... L'horreur... L'horreur lorsque vous ne savez pas ce qu'à votre fille, lorsque vous la voyez subir une batterie d'examens, lorsque vous la voyez pleurer devant vous avec l'impossibilité de la prendre dans vos bras... Cela a duré plusieurs semaines avec des aller-retour entre chez nous et les urgences...parfois avec des départs au milieu de la nuit...ma fille en pleurs...

Ils ont détecté ce qu'elle avait un mois plus tard, environ.
Ses reins ne fonctionnaient pas bien et provoquaient toute une série de sympthomes... J'ai cru mourir à l'évocation du nom de cette maladie, de ces conséquences et du fait que ma fille allait devoir subir, à l'âge de 18 mois, des traitements lourds qui, comble du comble, pouvaient lui apporter des séquelles physiques lourdes... Le monde s'ecroulaient autour de nous. Je me souviens avoir saisi la main de sa maman et l'avoir serré fort. Nous nous sommes regardés, les yeux embrummés... Sans se parler, nous avions compris que nous allions devoir nous préparer à des moments difficiles mais qu'il nous fallait, pour notre fille, faire face avec force et courage. C'est ce que nous avons fait !!!

Cela a été dur et je vous passe certains détails comme ces prises de médicaments, ces pillules dont je n'oublierais jamais la couleur, qui étaient le seul remède à sa maladie mais qui pouvaient aussi lui causer beaucoup de mal... Ce dilmene, qui n'en était même pas un d'ailleurs car nous n'avions pas le choix, c'était la seule solution pour qu'elle guérisse. Nous nous sommes aussi tournés vers des traitements alternatifs comme l'homéopathie et d'autres. Je me suis même inscrit à des stages pour apprendre à soigner par l'imposition des mains... Cela peut paraitre ridicule mais lorsque vous savez votre fille malade, vous essayez tout ce que vous pouvez. Au pire des cas, je perdais 500€ dans ces différents stages mais poser mes mains sur la tête et les reins de ma fille chérie ne pouvaient pas lui faire de mal. Et c'est ce que j'ai fait.

Je me suis documenté, renseigné et j'ai passé différents stages. Ensuite, deux à trois fois par semaine, je me levais la nuit, entrais dans la chambre de ma fille lorsqu'elle dormait, posais ma main gauche sur sa tête et ma main droite sur ses reins... Je fermais les yeux, les larmes coulaient... Je me concentrais sur sa respiration et j'ecoutais... Cela me calmait et je priais, simplement...les mains posées sur ma fille.

La vie a continué son cours, ma fille a grandit avec cette saleté de maladie, ses médicaments, ses visites mensuelles à l'hôpital...

Cela a duré des mois, des années. Un jour, le médecin nous annonce que son état est stabilisé, un autre jour qu'elle va mieux, un autre jour qu'elle va beaucoup mieux, un autre jour qu'elle est en voie de guérison et un dernier jour... : "votre fille est guérie..."...

Ma fille est guérie... Je l'ai regardé, j'ai pleuré aussitôt... Je lui aurait sauté au cou, je l'aurais embrassé tellement j'étais heureux, soulagé. Ma fille avait 5 ans et elle était guérie, enfin guérie !!! Cela aura duré presque 3 ans, 3 longues années... Mais nous avions réussi. Depuis elle est suivie et nous avons continué son traitement de fond à l'homéopathie. J'ai arrêté de me lever la nuit...sauf de temps en temps, juste pour l'écouter respirer. Je m'étais habitué à l'écouter respirer durant toutes es nuits passées auprès d'elle... J'ai besoin parfois de l'entendre à nouveau, encore aujourd'hui, encore cette nuit où je me suis levé. Cela m'appaise, me rassure.

Je t'aime ma fille. Je t'aime très fort. Tu le sais car je te le dis souvent. Peut-être qu'un jour je te raconterais tout cela. Peut-être...

...

J'ai l'impression de revenir de je ne sais où. Je suis toujours à cette terrasse, il est 13h. Je vais rentrer pour préparer à manger, l'embrasser sur le front. Finalement, je devrais presque intituler ce billet "ma fille..."...

Non, je le laisse ainsi. J'ai écrit comme cela me venait. J'avais besoin de coucher mes émotions sur ce blog.

Je vous embrasse.

Je vous livre un détail de ma vie que très peu de gens connaisse. J'aime mon blog car il me permet de me livrer facilement... Cela me fait du bien. C'est ma thérapie à moi.

Je vous embrasse.

Soyez heureux comme je suis heureux.

Benoit

5 commentaires:

Peel a dit…

Alors moi, je me réveille, tranquille, et je tombe là-dessus en buvant mon Earl Grey. Ça va pas, non, de me tirer les larmes un dimanche matin?

J'aime beaucoup les gens capables de montrer leurs différentes facettes, comme ça, en se foutant un peu des conséquences.
(Et bienvenue chez moi, au fait!)

PSganarel a dit…

Il est des douleurs qu'il faut pouvoir partager. Il est des moments de doutes et d'interrogation où on hésite entre culpabilité, incompréhension et colère. Et il y a parfois ces moments d'espoir et de soulagement. Votre témoignage est aussi une façon de donner de l'espoir aux autres, même si tous n'ont ou n'auront malheureusement pas votre chance!
Merci.

chilina a dit…

Coucher sur le papier ou sur un blog, les émotions qui nous submergent et les partager comme on les ressent ...
Les vôtres aujourd'hui, sont de bonheur ...Qu'elles apaisent et permettent à tous ceux qui vous lisent, de relativiser les choses peu importantes de leur vie ...Qu'elles aident les autres à garder la force de croire ...

Anis Hart a dit…

Trop beau...Merci.

Mayday a dit…

Très émouvant... Un récit bouleversant. C'est soulageant de savoir que ta fille va bien et qu'elle vit pleinement sa jeunesse.
C'est toi qu'on a envie de prendre dans ses bras à la lecture de cette note. :)
Porte toi bien