jeudi 10 juin 2010

Spleen...

Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
Et que de l'horizon embrassant tout le cercle
Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits ;

Quand la terre est changée en un cachot humide,
Où l'Espérance, comme une chauve-souris,
S'en va battant les murs de son aile timide
Et se cognant la tête à des plafonds pourris ;

Quand la pluie étalant ses immenses traînées
D'une vaste prison imite les barreaux,
Et qu'un peuple muet d'infâmes araignées
Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux,

Des cloches tout à coup sautent avec furie
Et lancent vers le ciel un affreux hurlement,
Ainsi que des esprits errants et sans patrie
Qui se mettent à geindre opiniâtrement.

- Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,
Défilent lentement dans mon âme ; l'Espoir,
Vaincu, pleure, et l'Angoisse atroce, despotique,
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir.

Charles Beaudelaire



Pas drôle tout cela... et pourtant, c'est un peu mon état d'esprit ce soir...
C'est rare, c'est très rare que je sois ainsi mais lorsque j'y suis... je ne me loupe pas et je sombre gravement...

Je n'ai pas le droit de me plaindre de ma vie, je n'ai pas le droit. J'ai tout, absolument tout pour être heureux, good job, belle gueule, beaucoup d'argent..., une femme qui m'aime, des femmes qui m'aiment... mais il existe des moments où tout cela ne change rien, comme ce soir.

Mon boulot me stresse. C'est la contre-partie de l'indépendance, de l'argent que je gagne et que je gagne beaucoup... Je suis fiers car je ne suis parti de rien, d'absolument rien !!! Si, un BTS Force de Vente en poche, obtenu à Poitiers... Cool...

Bref, tout cela ne change rien. J'en ai marre, marre, marre, marre... J'ai envie de paix intérieur, de ne penser à rien, de me laisser aller, de m'oublier, de ne plus rien gérer, de ne prendre aucune décision, de n'employer personne... J'aillais écrire "de ne plus être associé"... non, heureusement qu'ils sont là mes "associés". Ils me connaissent bien et sentent quand cela ne va pas, comme ce soir.

Deux de mes trois associés m'ont vu, un m'a entendu plutôt et l'autre m'a vu. Tous les deux m'ont manifesté leur sympathie, tout simplement. C'est cela aussi, être associé.

Ce soir, je sors dans un bar sympa de Nantes. J'ai envie de bouger, boire, discuter, rencontrer du monde, plaire aux gens, hommes comme femmes... Rendez-vous au Molière, bar centre vile de Nantes... à celles et ceux qui connaissent. Moi, vous me verrez peut-être mais vous ne saurez pas que c'est moi...

Ha, une collaboratrice vient de rentrer dans mon bureau, collaboratrice pas employée. Elle est indépendante et nous la faisons travailler chez nos clients. Elle est très mignonne, souriante, jolie. Elle a tout pour plaire aux hommes. Elle m'a changé les idées quelques minutes... Bref...

Il est 18h33, je pars du bureau vers 18h45. Une petite heure de route plus tard et je serais à prendre un verre tranquillement...

Demain, rendez-vous tôt, 08h00 avec le 4ème associé de la bande pour mettre en place notre nouveau business... On va tout faire exploser...

La terre ne s'arrête pas de tourner à mes états d'âmes... Heureusement d'ailleurs.

J'ai envie d'écrire, d'écrire et d'écrire encore. J'ai envie d'être heureux aussi. Je le suis, mais ce soir...bof... Je suis fatigué. Je me lève à des heures pas possible, 05h00 du mat en général et ne rentre chez moi jamais avant 20h00... Tout cela me fatigue...

Je souris à écrire cela. Je n'ai pas l'habitude de me plaindre. Cela me fait bizarre mais me fait du bien aussi. Personne ne me lira peut être, peu importe... Je m'en moque. J'ai juste envie de me vider la tête, envie de boire, envie de pleurer, envie de baiser... peut être tout en même temps... Boire Pleurer Baiser... BPB...

Pas mal comme programme... Putain, oui, ça me plait...

Je vous laisse, je vous embrasse, je termine deux trois dossiers et je me tire de mon agence... Encore que, depuis que nous avons refait les travaux et donner un style déco, j'adore mon bureau... Je ne vais pas pour autant y passer plus de temps que maintenant... J'en connais une, ma chérie, qui va devenir folle sinon... Ha mon avis, elle me quittera avant...

Je t'aime mon amour, je t'aime très fort. Ne me quitte pas avant de me le dire...histoire que je pleure devant toi...pour ne plus avoir le courage, ensuite, de pleurer tout seul...

Je t'embrasse. Tu illumines ma vie... J'ai besoin de toi. Je t'aime.

Ton Homme.


18h45, finalement je me tire et je terminerai demain. Bye... Dans un heure, j'ai un verre à la main...

4 commentaires:

chilina a dit…

Il y a des moments comme ça où rien ne va mais le dire avec le sourire est déjà une façon d'être passé dessus ...M'avoir fait sourire est le signe que vous l'avez bien exprimé sans vous départir de votre humour ...
Et ce verre ? ... :)

Benoit a dit…

Merci Chilina, ton message m'a fait plaisir. Pour répondre à ta question : "Alors ce verre ?"... Et bien j'ai appris quelque chose hier soir ou plutôt ce matin... Trop de pression(s) ne tue pas la pression...non, ça donne mal à la tête... Aie...

Je t'embrasse.

Au plaisir de mieux te connaitre.

Benoit

Cristina a dit…

Ca va passer :)

Le spleen, je connais ça par coeur et pourtant : good job, enfant, mari, encore du succès auprès des hommes, amant génial... Pense que toi, tu vis avec la femme que tu aimes. Pour moi, ça n'arrivera jamais et si ça arrivait, cela serait au prix d'un immense sacrifice...

La pression blonde... ça donne mal à la tête mais ça fait du bien quand même! non?

Benoit a dit…

Merci Cristina pour ton commentaire. Je suis allé voir ton blog. Il est très sympa. Je t'embrasse.
Benoit